Les beignets de Pessah
Une fête qui interdit le pain levé pendant une semaine ? Pas de soucis, on a trouvé un autre chemin.
Pendant Pessah (la pâques juive), pour se commémorer l’histoire de l’exode des Hébreux qui se sont libérés de leur chaines et sont sortis à la hâte d’Egypte, on troque les habituels pains levés pour du pain azyme : des galettes plates faits de farine et d’eau cuitent si rapidement qu’elles n’ont pas le temps de fermenter et de gonfler. Elles seraient pareilles à celles confectionnées à la hâte la veille du départ du royaume de Pharaon.
Durant cette semaine, en dehors de ces galettes préparées selon des règles assez strictes (il ne faut pas qu’il s’écoule plus de 17 minutes entre le moment où on mélange l’eau avec la farine et sa cuisson) on s’abstient de consommer toutes les céréales qui pourraient fermentées : blé, orge, avoine, épeautre, seigle.
On pourrait croire que ces contraintes alimentaires sont faites pour nous apporter une petite dose de souffrance pour connecter à la douleur des esclaves ou réduire nos libertés, mais il n’en est rien. Avoir de l’empathie n’enjoint pas de se faire souffrir et se donner des contraintes c’est aussi s’offrir de nouvelles possibilités. Pessah doit être une fête joyeuse et une ode à la liberté. Pour s’extraire de l’esclavage il faut envisager qu’un autre destin est possible. C’est pareil pour toutes les révolutions. Vous n’avez pas de pain ? Mangez donc des beignets.
De nombreuses recettes traditionnelles de cette fête utilisent de la farine de ces galettes de matzot plus ou moins finement pilées, si votre curiosité est attisée vous pouvez retrouver quelques photos du beth hamaloued, du gefilte fish ou de quelques kneidleurs dans cette lettre de l’année passée. Un autre grand classique, c’est donc les beignets dont vous allez découvrir la recette ci-dessous. C’est facile et rapide à faire et ça se mange sans faim avec de la confiture ou des condiments salés !
Quelques notes avant de se mettre en cuisine
J’utilise ici de la farine de matzot Rosinski, une des plus faciles à se procurer en supermarché en cette période de fête, arpentez les rayons cashers pour trouver votre bonheur.
Vous pouvez aussi réaliser cette recette avec de la chapelure si ça vous chante, c’est un excellent moyen de recréer un “pain” moelleux à l’intérieur et croustillant à l’extérieur.
La version proposée ici est bien dense et croquante. Vous pouvez aussi ajouter plus de lait et les couvrir d’un sirop à l’orange après cuisson, la texture sera toute autre !
La recette pour une quinzaine de beignets
20 minutes • végétarienne • à Pessah (toute l’année)
Ingrédients :
200 g de farine de matzot
2 œufs
15 cl de lait
Une pincée de sel
De l’huile pour la friture (tournesol ou arachide)
a. Versez la farine de matzot dans un bol, cassez dessus les œufs, ajoutez une pincée de sel, le lait et mélangez à la fourchette jusqu’à obtenir une pâte homogène.
b. Faites chauffer un petit bain d’huile à feu moyen, vous devez avoir au moins 3 à 4 centimètres d’huile dans votre casserole. Prenez un petit bout de pâte pour tester la température de l’huile, quand des petites bulles se forment autour de la pâte, c’est prêt.
c. Formez les beignets à l’aide d’une cuillère à soupe. N’essayez pas de leur donner des formes régulières, c’est les aspérités qui vont permettre de créer plus de surface de contact avec l’huile et d’obtenir des beignets bien croustillants. Faites frire les beignets 4 à 6 minutes, en les retournant de temps en temps dans l’huile. Quand ils sont bien dorés, égouttez-les sur du papier absorbant, c’est prêt !