Les kirimochi au nori et à l’ananas grillé
L’amicale de l’alliance de l’ananas avec des notes salées a encore frappée.
Pourquoi le riz gluant possède-t-il une telle viscoélasticité, autrement dit, pourquoi ça colle ? L’amidon du riz est composé de deux types de molécules l’amylose et l’amylopectine, plus la première est présente et plus le riz est long à cuire et non-collant. Quand l’amylose est absente et cède toute la place à l’amylopectine, il devient élastique et collant, au maximum de sa viscoélasticité (je viens de découvrir l’existence de ce mot qui manquait terriblement à mon vocabulaire, me laissant seule avec l’anglicisme « chewyness », point qui me taraudait dans cette précédente lettre). Quand les grains sont crus et que le riz est blanc, on peut juger de sa teneur en amylopectine à sa couleur, plus le riz est opaque, plus il en possède.
Si vous appréciez cette texture, vous engloutissez peut-être régulièrement des mochis fourrés (daifuku traditionnel aux haricots rouges ou en version moderne glacée), vous vous délectez des tteokbokki coréens et vous ne manquez pas une occasion de prendre du riz au lait de coco et à la mangue au moment du dessert dans les restaurants thaïlandais. Les spécialités préparées à base de riz gluant sont très nombreuses. Par contre, il est peut-être plus rare que vous croisiez les kirimochi japonais : des petits blocs blancs et durs exclusivement composés de riz gluant et que l’on fait griller pour qu’ils révèlent toute leur viscoélasticité (c’est lourd ?)
Vous pouvez essayer de préparer des kirimochi en battant votre propre riz gluant si vous avez l’équipement adéquat ou beaucoup de courage. Si vous avez ouvert cette lettre en espérant y trouver une recette de placard facile à réaliser, pas de problème, on trouve aisément des kirimochi prêts à être cuits dans les supermarchés japonais.
C’est un aliment de placard bien pratique à avoir sous la main les jours de flemme, on les fait chauffer à la poêle quelques minutes, ça gonfle, c’est rigolo, on l’habille d’un peu de sauce et l’en-cas est joué. Vous pouvez aussi briller en société en apportant des kirimochi à une soirée barbecue ou plancha, ça fera une option végétalienne supplémentaire au menu ! D’ailleurs, en espérant qu’il lise cette lettre, merci au camarade Léo de m’avoir initiée à cette gluante drogue l’été dernier.
Vous trouverez ci-dessous une recette qui se réalise en moins de 10 minutes avec des produits du placard et quelques morceaux d’ananas surgelés (qui ne sont pas indispensables pour rendre cet en-cas délicieux). Faites attention à bien mâcher votre mochi et n’essayez d’engloutir le tout d’un coup pour éviter tout risque d’étouffement. Aussi, j’utilise ici des petites feuilles de nori frites mais il est tout à fait possible d’utiliser les grandes feuilles qui servent habituellement à réaliser les makis.
La recette pour un encas solo
10 minutes • végétalienne • toute l’année
Ingrédients :
2 kirimochis
4 morceaux d’ananas surgelés
4 petites feuilles de nori croustillantes
1 cuillère à soupe de sauce soja
1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
1 cuillère à soupe de sirop d’érable
Un filet d’huile neutre (ou d’olive)
a. Préparez la sauce en mélangeant le sirop d’érable avec le soja et le vinaigre de riz. Si vous n’avez pas ces ingrédients spécifiquement dans votre placard, un autre vinaigre et un autre condiment sucré comme du miel ou de la mélasse feront l’affaire.
b. Sortez les kirimochi de leur parquet et recoupez-les en deux si vous souhaitez faire des petites bouchées plus agréable à manger. Coupez les feuilles de nori pour qu’elles fassent la même taille que les mochis. Vous aurez besoin de deux morceaux de nori pour chaque carré de riz.
c. Faites chauffer à feu moyen une petite poêle avec un filet d’huile. Faites griller quelques les morceaux d’ananas et de kirimochi pendant 3 à 5 minutes en les retournant régulièrement. Quand les kirimochi commencent à gonfler et à griller, ajoutez quelques gouttes de sauce pour bien caraméliser l’exterieur, et laissez cuire 30 secondes de plus. Enfermez les kirimochi entre deux feuilles de nori, terminez le dressage avec un morceau d’ananas, c’est prêt !
Dégustez-les bien chauds trempés dans la sauce !
A lire le titre de cette newsletter je pensais que tu avais crée un genre de mochi à base de kiri... 😆 mais du coup j'ai envie de goûter ces kirimochis !