Les haricots épicés, la patate douce grillée et le labneh
On dirait l’intitulé d’un « plat » que l’on sert dans un restaurant qui propose des « petites assiettes à partager », mes excuses. Soyez-en assuré•es, ici tout le monde mangera à sa faim.
Ma théorie, c’est que dans la tour de Babel, on mangeait déjà des haricots blancs cuits dans de la tomate. Sinon, comment expliquez-vous que le mélange de cette légumineuse et de la tomate se retrouve autour de la Méditerranée, chez les Amérindiens, chez les Anglo-saxons et chez les Indiens ? Les phénomènes d’inventions simultanées peut-être ? L’universalité du bon goût ? Les échanges culturels entre les peuples ? Le colonialisme ?
Peut-être aussi que l’humanité dans son ensemble a décidé de manger les haricots venus de Mésoamérique parce qu’ils sont une bonne source de protéines, fibres, vitamines B9 et B1, de manganèse, de cuivre, de phosphore, de potassium et de fer ?1
En tout cas, je suis ravie qu’on ait détruit cette tour. En multipliant les langues et en se répandant tout autour du globe, cette association d’ingrédients a acquis des tas de variations intéressantes dont le cassoulet, les baked beans et le rajma massala. La recette du jour s’inspire un peu de cette dernière mais emploie du ras el nout et s’enrichie de crème et de patate douce grillée. Ces deux derniers éléments permettent de contre balancer l’acidité de la tomate et la force des épices pour créer un plat équilibré à servir dans des bols comme si on était dans un bistrot moderne !
La recette pour quatre convives
3 heures au total • végétarienne • automnale et hivernale
Ingrédients
200 g d’haricots coco secs (ou une boîte de 500 g d’haricots cuits)
Un oignon rouge ou jaune
3 à 5 centimètres de racine de gingembre
4 gousses d’ail
4 cuillères à café de « ras el hanout »
500 g de coulis de tomate
Un cuillère à soupe de sucre
Une (grosse) patate douce
200 g de labneh (ou de cream cheese)
Un oignon nouveau
Des graines de lin (ou autres graines croustillantes)
Du paprika doux (optionnel)
Du sel
De l’huile d’olive
a. Si vous utilisez des haricots secs, la veille du repas, faites tremper les haricots cocos 2 heures dans de l’eau froide. Rincez-les et faites-les cuire dans une casserole d’eau bouillante (sans sel) pendant environ 2 heures. Ils doivent être cuits mais rester un peu ferme. Conservez-les au frigo et passez une bonne nuit.
b. Le jour j, commencez par émincer finement l’oignon, et faites-le revenir à feu doux dans une cocotte avec de l’huile d’olive en le remuant de temps en temps. Pendant qu’il prend des couleurs, râpez le gingembre et les gousses d’ail.
c. Quand l’oignon commence à colorer, ajoutez le gingembre et l’ail. Faites revenir l’ensemble quelques secondes et ajoutez 3 cuillères de ras el nout dans la cocotte. Dès que ça commence à accrocher au fond de la casserole, déglacez avec un peu de coulis de tomate. Grattez le fond, et versez tout le reste du coulis. Ajoutez une cuillère à soupe de sucre et salez à votre goût.
d. Ajoutez les haricots, mélangez, couvrez et laissez mijoter à feu doux le temps de préparer le reste du plat.
e. Préchauffez le four à 180°c. Epluchez et découpez la patate douce en cubes d’environ 3 cm de côté. Placez-les dans un bol, couvrez-les d’une rasade d’huile d’olive, d’une pincée de sel et d’une cuillère à café de ras el nout. Mélangez le tout, et débarrassez les cubes bien lustrés du mélange sur une plaque protégée d’un papier sulfurisé. Enfournez pour 30 minutes. Activez le grill du four pour les 10 dernières minutes de cuisson.
f. Dressez vos bols ou assiettes creuses en commençant par les tapisser d’une cuillère à soupe de labneh ou de cream cheese. Prenez-le dans le pot avec le dos de la cuillère pour pouvoir l’étaler sur les parois. Versez une louche d’haricots puis ajoutez les dès de patate douce grillée.
g. Terminez le dressage avec un peu d’oignon nouveau pour la fraicheur, quelques graines de lin pour donner un peu de croustillant au plat et saupoudrez de paprika pour rapporter une touche de saveur fumée. Bon appétit !
Vous pouvez aussi mélanger le labneh aux haricots directement dans la cocotte après avoir coupé le feu pour obtenir un plat crémeux et réconfortant à déguster avec du riz ou des toasts !
Je l'ai faite la semaine dernière, j'ai adorééééé !! Vraiment super bon