La « egg patato salad » (ou la salade de pomme de terre vinaigrée aux œufs)
Le printemps a à peine commencé que je vous propose déjà de vous projeter dans la saison des barbecues et des pique-niques.
Ça y est. On est passé à l’heure d’été, les fraises ont remplacé les clémentines dans les rayons des supermarchés, Pâques et Pessah arrivent et un puissant anti-cyclone a fait réapparaître le soleil. Ce nouvel état du ciel me donne envie de faire un bon en avant dans l’année et de passer directement à la saison des barbecues. Ce matin je me suis réveillée avec une furieuse envie du meilleur élément de ce type de repas : la salade de pomme de terre.
Pour écrire l’entrée en matière de cette recette de patate, je me suis perdue sur le site du CNIPT, le Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre. J’y ai appris pas mal de choses. Déjà qu’au delà du 15 août de chaque année, on ne peut plus vendre de pommes de terre dites « primeur ». Les pommes de terre de conservation, elles, peuvent être étiquetées « nouvelle récolte » jusqu’au 30 septembre. J’ai aussi appris que le terme « grenaille » ne désignait qu’un calibre et que ce calibre était controlé à la maille carré avec cet objet. J’espère que ces informations vous fascinent autant que moi.
J’ai aussi fouillé internet pour retrouver cet article très détaillé (mais aussi à la fois rigoureux et drôle), écrit par J. Kenji López-Alt sur Serious Eat, pour me remémorer pourquoi il fallait pré-cuire les pommes de terres dans un bain d’eau vinaigrée pour les rendre plus croustillantes. Réponse : le vinaigre permet de ralentir la dissolution de la pectine et les cuire à l’eau de retirer un peu de sucre de la surface. Plus de pectine c’est des pommes de terres qui restent croustillantes plus longtemps en refroidissant. Moins de sucre, ça évite qu’elles brunissent trop vite, avant d’être bien cuites à coeur.
Avant de vous lancer dans la confection de cette recette, sachez qu’elle est très addictive. Non seulement parce qu’elle nous renvoie à des souvenirs d’été, mais aussi parce qu’elle respecte la matrice qui réunit du sucré, du salé, du gras, de l’acide (j’en parlais il y a quelques semaines dans cette recette de nouilles de verre). Ici nous avons le sucré des pommes de terres nouvelles, le salé du… sel, le gras de l’oeuf et de l’huile d’olive et l’acide du vinaigre et des cornichons. Note relevée en bonus : la moutarde. Allons-y.
La recette pour un accompagnement de deux personnes
45 minutes • végétarienne • printanière et estivale
Ingrédients
250 g de pomme de terres primeur
Un œuf
Une cebette ou un petit oignon nouveau
Une poignée de cornichons extra-fin au vinaigre
Une cuillère à café de moutarde
2 à 3 cuillères à soupe d’huile d’olive
Un trait de vinaigre balsamique
4 cl de vinaigre blanc
Du sel
Du poivre
a. Nettoyez les pommes de terres et coupez-les en deux (pour avoir de la peau mais aussi de la chair grillée !). Faites-les cuire 8 à 10 minutes dans de l’eau bouillante vinaigrée et légèrement salée.
b. Préchauffez votre four à 180°c, de préférence en grill et chaleur tournante. Egouttez les pommes de terres, et déposez-les dans un plat allant au four dans un plat suffisamment large pour n’avoir (pratiquement) qu’une seule couche de patates. Assaisonnez-les avec un filet d’huile d’olive, un trait de vinaigre balsamique (il caramélise plus facilement que les autres vinaigres), un peu de sel et quelques tours de moulin à poivre. Enfournez à mi-hauteur, pas trop près du grill pendant 25 à 35 minutes. Pensez à remuer les pommes de terres à mi-cuisson pour qu’elles grillent bien uniformément.
c. Pendant que les pommes de terre sont au four, faites cuire un œuf dur (9 minutes dans de l’eau bouillante). Emincez finement la cébette et les cornichons.
d. Dans un bol (suffisamment grand pour accueillir les pommes de terre), émulsionnez la moutarde au fouet en faisant couler lentement de l’huile d’olive dessus (l’équivalent de deux cuillères à soupe). Sortez les pommes de terre du four et laissez-les tiédir 5 minutes.
e. Réunissez tous les ingrédients dans le bol, mélangez et dégustez immédiatement !
Quelques autres recettes à lire
Comme je le disais au début de cette lettre, aujourd’hui commence la fête de Pessah, la Pâques juive. Une fête durant laquelle il est proscrit de manger tout sorte de levain pour se remémorer l’Exode, quand les Hébreux sont partis d’Égypte sans avoir le temps de faire gonfler leur pain. Pour celles et ceux qui prennent part à cette fête, trouver des recettes originales à cuisiner pendant cette période est parfois un casse-tête. Voici quelques bonnes idées que j’ai vu passer récemment :
Les Matzo Lahmajun de
, quelle idée brillante.Pour les végétalien•nes, Alie propose 40 recettes véganes pour Pessah, je suis particulièrement intriguée par son gefilte fish.
J’ai aussi très envie de tester la recette d’angel food cake with berries de
.
Et puis…
Si vous cherchez quelques recettes plus traditionnelles pour Pessah, j’ai déjà publié ici une recette de foie haché (c’est pas très visuel, mais promis c’est très bon, et bien plus doux que ce qu’on imagine) et une recette de salade de fenouil à l’harissa, un grand classique que j’ai prévu de servir ce soir.
Enfin, si vous ne vous tenez pas éloigné•e de toute forme de levure cette semaine, vous pouvez remplacer la moutarde dans la salade de pommes de terre par du miso et ainsi respecter la règle édictée par Kate Bittman « Just Add Miso » !
À la semaine prochaine !
Magnifique 🤤🤤